Rédiger
le plan
Vous êtes prêt.e.s à rédiger votre plan communautaire global? Vous cherchez des idées pour structurer votre document? Dans cette section, nous vous invitons à explorer les cinq grandes sections qui composent la plupart des plans communautaires, avec des trucs et des exemples pour vous inspirer.
Section 1 - Contexte et histoire
Deux grandes questions guident la rédaction de cette section :
D’où venons-nous?
Comment sommes-nous arrivés où nous sommes présentement?
Contenu de la section
Pour raconter votre histoire collective, regardez aussi loin que possible dans le passé puis identifiez les éléments et moments marquants de votre histoire.
Si vous le souhaitez, vous pouvez créer deux versions de la section Contexte et histoire: une version courte qui sera inclue dans le plan et une version longue qui sera remise à votre communauté à part, pour redonner son histoire à votre peuple.
Vous pouvez présenter l’histoire de plusieurs manières, dans le respect de votre culture et en prenant soin des informations sensibles :
- Histoires de la création de votre Nation
- Récits, des enseignements qui parlent de vos valeurs, etc.
- Récit du mode de vie et de la vision du monde de votre Nation (avant et après la colonisation)
- Cartes de votre territoire et de son évolution
- Résumé des événements marquants de votre histoire ou une ligne du temps
- Photos d’archives ou des œuvres d’artistes
- Vidéos ou enregistrements audios, etc.
Méthodes pour partager l’histoire
Pour rassembler des informations sur votre histoire, vous pouvez combiner plusieurs méthodes :
- Entrevues avec des Aîné.e.s et des porteurs/porteuses d’histoire
- Activités de contes et de légendes rassemblant des Aîné.e.s et des jeunes
- Sorties d’apprentissage avec les gens qui connaissent le territoire et son histoire
- Recherches documentaires (livres, archives audiovidéo, cartes, etc.)
- Activités de ligne du temps communautaire ou de cartographie participatives
- Collecte et exposition de photos et d’objets racontant l’histoire de la communauté ou de la Première Nation
- Entrevues avec des expert.e.s et des organismes externes qui détiennent des informations sur votre communauté (centres culturels, musées, etc.)


N’hésitez pas à impliquer votre communauté dans la collecte d’informations sur votre histoire collective. Profitez de chaque occasion pour réunir des gens de différentes générations et de différentes familles, pour que les savoirs soient partagés.
En redonnant son histoire à votre communauté, vous avez l’opportunité de reconnaître et d’honorer la vie de vos ancêtres, et celle de toutes les personnes qui contribuent à garder votre histoire vivante.
Utilisez Votre histoire pour structurer votre plan
Pour que votre plan reflète le plus possible votre culture et vos valeurs, inspirez-vous de votre histoire pour développer la structure du plan. C’est ce qu’ont fait la Première Nation de Westbank et la Nation Haida de Skidegate.
Le plan de la PNW est divisé en quatre sections, nommées d’après les quatre Chefs alimentaires de leur histoire de la création. Les valeurs associées à chacun des Chefs orientent toutes les actions de la Première Nation. En réalisant leur plan, les citoyen.nes de Westbank First Nation s’assurent d’être toujours guidés par les enseignements de leurs ancêtres.
Le plan de Skidegate présente les lois et la constitution qui guident leur manière d’être et de vivre en tant que Haida. Le cycle de planification de la communauté est inspiré du cycle de vie du saumon, un être essentiel pour les Haida. Ensemble, ces éléments servent à enraciner le plan dans leur territoire et à assurer que toutes les actions reflètent leur vision du monde, selon leur arbre de mise en œuvre du plan.
Se donner une définition commune
La section Contexte et histoire sert aussi à situer la PCG de votre Première Nation dans le présent. Deux autres questions guident la rédaction de la section :
Pourquoi avez-vous choisi de faire une PCG?
Qu’est-ce que la PCG signifie pour vous et votre communauté?
Au début, chaque membre ou citoyen.ne a sa définition individuelle de la PCG, et ses raisons d’en vouloir une (ou pas!). À travers vos activités de mobilisation – avec la population, les organisations, les secteurs de l’administration, les élu.es – vous développez une définition commune qui rejoint tout le monde. C’est cette définition qui guidera tout votre travail de planification.
Les mots que vous choisissez sont importants. Comment parlez-vous d’avenir, de planification, d’action, d’être ensemble dans la ou les langues de votre communauté? Pour vous inspirer, prenez le temps de visiter la section S’enraciner dans la culture. Vous y trouverez des exemples de définition de la PCG dans les langues des 10 Nations de notre région.
La PCG, c'est...
« Pour nous, c’est un apprentissage, une expérience de partage qui touche aux savoirs présents et passés et qui inclut nos jeunes et nos aîné.e.s. C’est une relation collective, la voix de notre peuple. C’est avoir beaucoup d’écoute, faire savoir à notre peuple qu’on l’entend afin que la confiance existe. C’est notre feuille de route, une vision, un changement, des habitudes de vie plus saines pour le présent et l’avenir. C’est créer un contexte pour les miracles. »
« C’est réfléchir à l’avenir de toute la communauté, être inclusive et inclure tout le monde, les enfants, les aîné.e.s, les femmes et les hommes, et trouver des manières d’entendre les personnes plus discrètes. C’est penser à la communauté à tous les niveaux et pour tous les secteurs. C’est un vaste processus d’écoute, de partage et de communication. Il faut être patients et ne pas penser qu’on sait tout, accepter que nous apprenons avec notre communauté. C’est retisser des liens. »
« C’est une carte développée par la voix collective de la communauté, reflétant la voix collective de la communauté, pour aller vers sa vision. La confiance est au cœur de tout cela, elle soutient toutes les relations. »
« C’est la voix de ma communauté. C’est amener des changements positifs, rapprocher ma communauté et tisser des liens. Bâtir des ponts entre les différents points de vue. Écouter et apprendre de ce qui se fait déjà dans ma communauté. »
QUELS MOTS VOULEZ-VOUS UTILISER POUR DÉCRIRE LA PCG DANS VOTRE COMMUNAUTÉ?
Pour aller plus loin
Vous voulez aller plus loin? Nous avons sélectionné pour vous des extraits et des exemples de plans pour inspirer votre réflexion sur la rédaction de l’histoire et du contexte.
- Guide de la PCG (4e édition, 2018) – pages 29-30
- Boîte à outils de la PCG (NADF, 2017) – pages 57-65
- Plan communautaire global de la Première Nation des Innus Essipit (en français, 2022)
- Plan communautaire global de la Première Nation de Westbank (en anglais, 2015 et 2022)
- Plan communautaire global de la Nation Haida de Skidegate (en anglais, 2012)
- Les 7C : Guide des normes de planification et de reddition de compte pour les Premières Nations – Initiative de gouvernance de l’information des Premières Nations en Colombie-Britannique
Section 2 - Démarche de planification
La section Démarche de planification sert à montrer que le plan appartient réellement à la communauté.
Deux grandes questions guident la rédaction :
Pourquoi c’est un plan communautaire?
et D’où viennent les idées présentées dans le plan?
Les informations présentées dans la deuxième section sont rassemblées tout au long de la démarche. Cette section présente l’équipe ou le comité qui a coordonné la PCG, un résumé des activités de mobilisation, et un survol des documents utilisés pour écrire le plan. C’est ici que vous avez l’occasion de reconnaître l’énorme contribution de votre communauté, sans qui le plan n’existerait pas. Gardez toujours à l’esprit qu’il n’y a pas de plan communautaire sans communauté!
Voici une liste des informations clés que la section devrait inclure :
- Noms des membres de l’équipe de planification ou du comité de PCG
- Résumé du processus de création et du mandat de l’équipe ou du comité PCG
- Nombre et le type d’activités de mobilisation organisées
- Statistiques sur combien de personnes ont participé aux activités (p.ex. nombre de personnes, groupes d’âge et genre des participants, proportion des participants vivant dans et hors communauté)
- Principes et les valeurs qui ont guidé la planification
- Principaux documents qui ont servi à écrire le plan (p.ex. constitution de votre Nation, plans existants, etc.)
- Liste des documents et des publications créés pendant la planification
- Répertoire des documents consultés (p.ex. plans, rapports, cartes, lois, codes, etc.)
- Résolutions adoptées par votre gouvernement en lien avec la PCG
Nourrir la confiance
Nous vous suggérons de créer une page ou un site web pour la PCG. Vous pourrez y mettre les documents importants, pour que les citoyen.nes ou membres de votre Première Nation y aient facilement accès. Plus vous serez transparents et honnêtes, plus les gens auront confiance en leur plan communautaire.
Pour préserver la confidentialité des données, vous pouvez créer un site ou une page privée, accessible seulement pour les citoyen.nes ou les membres de votre communauté.
Cliquez sur les images pour visiter les sites web sur la PCG de Kitigan Zibi Anishinabeg, de la Première Nation des Innus Essipit, et de la Première Nation de Long Point.
Organiser les données
Vous et votre équipe rassemblerez BEAUCOUP d’informations pendant la planification. Bien vous organiser dès le début vous facilitera la vie et vous évitera de perdre des informations importantes en cours de route.
Vous cherchez une solution simple?
Vous pouvez utiliser des dossiers partagés en ligne (p.ex. Google Drive, SharePoint) et des tableaux Excel, dont vous pourrez contrôler l’accès. Voici un exemple à télécharger :
Vous parlez anglais et vous cherchez une solution plus spécialisée?
Le Naut’sa mawt Tribal Council (C.-B.) a créé une plateforme en ligne spécialement conçue pour les équipes en PCG. Le CCP Planner permet de rassembler en un seul endroit les données sur la participation, les coordonnées, les documents et le plan de travail de la PCG. Pour y accéder, c’est ici :
Nous avons aussi créé une page complète sur la collecte et la gestion des données. Vous y trouverez plein d’autres outils et conseils pour faciliter votre démarche.
Pour aller plus loin
Vous voulez aller plus loin? Voici des exemples de plans communautaires et des ressources pour vous outiller dans la rédaction de cette section :
Section 3 - Portrait de la communauté
La section Portrait sert à prendre une photo pour montrer où se trouve votre communauté au temps 0 de la planification. Vous vous donnez ainsi une ligne de départ à partir de laquelle vous pourrez mesurer les changements créés par vos actions.
La question qui guide la section est :
Où sommes-nous présentement?
Contenu de la section
Pour répondre à cette question, nous vous encourageons à intégrer des faits (p.ex. le nombre de maisons dans votre communauté ou la liste des programmes et services existants) et les perceptions des citoyen.nes ou membres de votre communauté. Qu’est-ce qui les préoccupe ou les inspire? Qu’est-ce qu’ils aiment ou n’aiment pas à propos de leur communauté? Quels changements veulent-ils apporter?
Les faits et perceptions combinés vous donneront un portrait plus complet de l’état actuel de votre communauté.
Outils pour emporter
Vous n’êtes pas certain.e où commencer? Nous vous proposons un modèle de liste, inspiré d’outils existants et de notre expérience en PCG.
La liste donne des exemples de données à récolter pour 8 thèmes de planification, et des suggestions de sources où vous pourriez trouver les données.
Conseils pratiques
La majorité des communautés choisissent de créer leur portrait en fonction des grands thèmes de leur PCG: culture et langue, économie, éducation, etc.
Pour vous faciliter la tâche, voici quelques conseils tirés de l’expérience des personnes qui coordonnent une PCG :
Prenez le temps de vous organiser – utilisez une base de données pour noter tous les documents et les personnes que vous consultez. Vous sauverez beaucoup de temps et pourrez plus facilement redonner à la communauté, en facilitant l’accès aux données pour tous.
Partez de ce qui existe déjà – utilisez une liste de vérification pour identifier les données qui existent déjà, en faisant appel à des partenaires externes au besoin. Comparez les données passées et actuelles pour identifier des tendances (est-ce que ça augmente, diminue, reste pareil?). Vérifiez aussi si des prévisions sont disponibles, par exemple pour la population ou les revenus de votre communauté.
Utilisez les forces de votre communauté– identifiez les personnes qui connaissent bien la communauté et qui ont de l’expertise, puis demandez-leur de travailler avec vous pour recueillir les données importantes.
Complétez au besoin – au besoin, travaillez avec votre équipe et avec les secteurs de votre administration pour collecter de nouvelles informations. Vous pouvez utiliser des sondages, des entrevues, des groupes de discussion, des analyses FFOM (forces-faiblesses-opportunités-menaces), etc.
Des données qui reflètent votre vision du monde
Choisissez des données qui reflètent votre vision du monde, plutôt que de vous mesurer selon les critères de quelqu’un d’autre. Partez de vos forces et de ce qui est important pour votre communauté. Qu’est-ce que vous voulez vraiment savoir à propos de vous-mêmes?
Nous vous partageons les exemples de trois Premières Nations qui ont créé des exemples de portraits inspirants.
Cliquez sur les images pour accéder aux documents complets.
Animbiigoo Zaagiigan Anishinabek (en anglais)
La communauté a structuré son portrait en 4 sections: communauté, économie, gouvernement & administration, territoire. Les données proviennent de 2 sondages qui ont touché environ 40% des membres, et de recherches documentaires. Pour les 8 enjeux clés de la communauté, le portrait présente la situation actuelle, l’objectif et la tendance perçue par les membres (amélioration, dégradation, résultat mitigé).
Première Nation des Innus Essipit
Le rapport sur la perception des membres est « une image du point de vue des membres sur leur communauté au jour zéro de la PCG ». Les données sont tirées de 3 types d’activité : un sondage communautaire, des ateliers sur les forces, faiblesses, opportunités et menaces (FFOM), et une analyse documentaire. Pour chacun des 7 secteurs de l’administration, on présente son état actuel, ses forces et ses faiblesses. Les enjeux prioritaires sont clairement identifiés.
Listuguj (en anglais)
Le premier chapitre du Plan communautaire Mi’gmaq de Listuguj présente en détail le contexte de la communauté au moment de créer le plan. Quatre thèmes sont explorés, sous l’angle des ressources naturelles, humaines, construites et économiques. Chaque thème est illustré par de nombreuses cartes et graphiques, pour montrer l’évolution et les données disponibles. Les forces et les défis de la communauté sont aussi présentés, avec des opportunités d’action.
Pour aller plus loin
Voici deux autres exemples de listes de données par thématique, que vous pouvez trouver en ligne, avec plein de conseils pratiques pour créer un portrait et établir des constats.
Section 4 - Plan d’action
Le Plan d’action, c’est le cœur du plan.
Deux questions peuvent vous guider dans votre réflexion :
Où voulons-nous aller?
Comment s’y rendre ensemble?
Pour répondre à ces questions, vous demandez aux gens de votre communauté ce qu’ils désirent pour leur avenir et celui des générations à venir. Parler de ce qu’on désire demande du courage, c’est un moment de grande vulnérabilité pour beaucoup de gens.
C’est pourquoi cette étape vient après les autres: vous aurez eu le temps d’établir des relations de confiance avec votre communauté et de créer des espaces où les gens se sentent en sécurité avant d’aborder leurs rêves et leurs espoirs.
Vous n’êtes pas certain.e de comment créer un espace sécuritaire? La section Reformer le cercle est là pour vous guider.
Contenu de la section
C’est dans cette section que vous partagez la vision de votre avenir collectif, les valeurs qui vous guident, les principaux chemins que vous voulez emprunter pour atteindre votre vision (vos axes, orientations et objectifs), et les premiers pas que vous voulez faire (actions prioritaires).
La vision peut prendre toutes sortes de formes: une image, un slogan, un paragraphe, une page de description complète. L’important c’est que chaque personne de votre communauté se reconnaisse dans la vision et qu’elle sache qu’elle peut y participer.
Créer une vision collective
Une fois les données rassemblées, vous pourrez créer l’énoncé de vision collective de votre communauté. La vision est le point central du plan. C’est à la fois l’espace où tous les citoyen.nes ou les membres de votre communauté se rassemblent, et l’avenir vers lequel vous allez tous ensemble.
Pour vous inspirer, nous vous partageons les énoncés de vision de Listuguj, de la Première Nation des Innus Essipit, et de Waskaganish.
Vous voulez en savoir plus sur comment créer votre vision collective? Nous vous invitons à consulter la présentation sur Comment créer un énoncé de vision, donnée par nos collègues du NADF.
Vocabulaire du plan d’action
En planification, il y a différentes manières de nommer les éléments du plan d’action. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de faire, l’important, c’est de choisir des mots qui ont du sens pour vous et votre communauté, et surtout, de vous entendre sur leur signification.
QUELS MOTS OU IMAGES SONT UTILISÉS DANS VOTRE COMMUNAUTÉ POUR PARLER D'ACTION, DE RÉUSSITE, DE CHANGEMENT?
Voici les définitions des mots qui sont souvent utilisés en planification :
Vision
Image de l’avenir désiré par la communauté, enraciné dans les valeurs, la culture, la langue et le territoire.
orientation ou axe
Direction générale vers laquelle on veut aller. Utilisé pour regrouper les buts ou les objectifs en catégories plus générales.
But ou objectif général
Objectif général que la communauté souhaite atteindre à long terme.
Exemples :
- Augmenter le nombre de personnes qui comprennent et parlent l'Innu-aimun
- Protéger notre territoire
- Renforcer notre autosuffisance économique
Objectif ou objectif spécifique
Objectif précis, mesurable et limité dans le temps.
Exemples :
- D'ici 2030, développer des programmes d'enseignement de l'Innu-aimun qui couvrent tous les groupes d'âge et les niveaux linguistiques.
- D'ici 2028, adopter un plan de protection et d'aménagement du territoire.
- D'ici 2029, diversifier les sources de revenus de la communauté.
action, chemin ou piste d'action
Moyen utilisé pour atteindre un ou des objectifs.
Exemples :
- En 2024, mettre sur pieds un comité linguistique. En 2025, mettre en oeuvre un programme de mentorat pour les étudiants qui souvent deviennent enseignants de langue.
- En 2025, engager une équipe de planification territoriale. En 2026, consulter et mobiliser la communauté pour créer le plan de protection et d'aménagement.
- En 2024, réaliser une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces économiques de la communauté. En 2026, identifier les priorités d'investissement de la communauté.
Cible
Niveau de réussite qu’on veut atteindre dans un temps donné, les fruits qu’on veut récolter ou les changements qu’on veut voir.
Exemples :
- En 2030, 100% des gens de la communauté ont accès à des cours d'Innu-aimun.
- En 2028, 100% du territoire est couvert par un plan de protection et d'aménagement.
- En 2029, au moins 20% du budget de la communauté provient de revenus autonomes.
Mobiliser de manière créative
Les équipes en planification utilisent de multiples moyens pour mobiliser les gens, selon leur âge, leurs intérêts, leur lieu de résidence, leur facilité à utiliser la technologie, etc.
Pour rédiger cette 4e section, vous aurez mobilisé le plus de gens possible, pour représenter toute la diversité de votre communauté. De cette manière, tout le monde se retrouvera dans la vision collective, et elle appartiendra réellement à votre communauté.
Voici des exemples partagés par des personnes qui coordonnent une PCG dans notre région. Cliquez sur l’image pour accéder au document ou au site web.

Sondage papier et en ligne
Kebaowek First Nation a utilisé un sondage pour connaître les rêves et les priorités de la communauté. Divisé en thématiques, le sondage invitait les gens à dire ce qu’ils aimaient le plus de leur communauté et ce qu’ils souhaitaient changer. Les gens pouvaient répondre en ligne ou sur papier, de manière anonyme.

Cartographie participative
La Première Nation Abitibi8inni a utilisé des activités de cartographie participative avec les élèves de l’école Migwan et lors d’une rencontre communautaire pour demander aux gens de partager leur vision pour l’avenir. Les participant.es ont pu rêver en équipe et de partager leur vision avec le reste du groupe.

Grande soirée de la PCG
La Première Nation des Innus Essipit a utilisé des notes autocollantes pendant la Grande soirée de la PCG pour demander aux gens de partager leurs rêves pour Essipit dans 30 ans. Chaque personne pouvait répondre autant de fois qu’elle voulait. Les rêves ont ensuite été intégrés dans le plan d’action de la communauté.

Rêver une nouvelle gouvernance
Le Conseil des Jeunes de Kitigan Zibi, créé avec le soutien de la coordonnatrice en PCG, a passé beaucoup de temps à s’informer sur l’identité, l’histoire, les valeurs et la culture anishinabeg. Les participant.es ont choisi de réfléchir ensemble et de proposer un nouveau modèle de gouvernance pour leur communauté, nourri des enseignements du passé et préparé pour l’avenir. Ils ont partagé leur création avec le Conseil et les leaders de la communauté.
Vous voulez plus d’idées pour mobiliser votre communauté? Jetez un oeil à la section Mobiliser et communiquer
S’organiser pour passer à l’action
Pour réaliser votre vision collective, il faut la traduire en actions et en résultats souhaités. Pour faciliter le travail, les actions sont organisées par thématiques, par degré de priorité, etc.
Vous pouvez aussi utiliser des images ou des symboles pour organiser vos actions.
Voici trois exemples pour nourrir votre créativité :
Ktunaxa
ʔaq’am – Nation Ktunaxa (en anglais, 2011 et 2017)
« L’Aîné Leo Williams a enseigné à la communauté que le plan était comme un tipi, chaque thème représentant une perche du tipi. La structure des perches relie le plan, selon les traditions Ktunaxa. La structure d’un tipi Ktunaxa a 13 perches (ʔa·kiȼ). Quatre d’entre elles forment ʔa·kinqu, les perches fondatrices. Elles sont attachées ensemble quand elles sont à plat sur la terre. La corde, ʔa·kuka̓ȼinqu, représente les wuʔunaⱡa, les cours d’eau. Les bâtons qui ferment le canevas à l’avant s’appellent ʔapak̓inⱡu·k̓uʔnaⱡ. ʔapak̓inⱡu·kuʔnaⱡ sont nos jeunes, qui relient activement notre passé et notre avenir. » (traduction libre, IDDPNQL)
Skidegate
Nation Haida de Skidegate (en anglais, 2012)
La Nation Haida de Skidegate a utilisé l’image d’un arbre pour structurer son plan d’action :
- Racines – la vision collective est les racines du plan, un portrait du futur. Toutes les orientations, les pistes et les actions devraient mener vers la vision.
- Tronc – les orientations forment le tronc du plan. Elles représentent les grands objectifs qui déterminent les pistes à prendre.
- Branches – comme pour les branches d’un arbre, il existe plusieurs pistes de planification. Les pistes sont des jalons pour atteindre les objectifs.
- Feuilles – les actions sont les feuilles du plan. Elles représentent des activités, projets ou programmes précis pour atteindre les objectifs.
- Fruits – les indicateurs sont les fruits de l’arbre. Ils représentent les résultats du plan. On les utilise pour suivre et évaluer le succès du plan, ce qui nous aide à atteindre notre vision.
Essipit
Première Nation des Innus Essipit (2022)
La Première Nation des Innus Essipit a utilisé le symbole de la boussole pour organiser son action. « Pour bien illustrer les valeurs, la vision et les orientations qui guideront nos actions des 30 prochaines années, l’image d’une boussole a été choisie. En son cœur, l’esprit communautaire sert de socle et de pivot autour duquel tout se tient. Sur le parcours qui nous mène vers nos rêves collectifs, celle-ci sert de référence et de guide de conduite. » Autour de la vision, on retrouve « les 4 grands axes qui donnent un sens à l’évolution de la communauté : retour à la base; vivre-ensemble; innovation et durabilité; bien-être des membres. ». Le dernier cercle illustre les 8 thèmes selon lesquels les orientations et les rêves de la communauté sont organisés.
Pour aller plus loin
Vous voulez aller plus loin? Consultez les outils suivants :
Section 5 - Action, suivi et révision
La 5e et dernière section du plan est particulièrement importante. C’est ici que vous montrez à votre communauté comment leur plan va être mis en action. En clarifiant dès le départ votre stratégie de mise en oeuvre, de suivi et de révision du plan, vous expliquez comment vous allez passer du rêve à la réalité.
La question qui peut vous guider dans votre réflexion :
Comment saurons-nous que nous sommes arrivé.e.s?
Contenu de la section
La transition entre l’étape de la planification et celle où le plan est mis en œuvre est souvent difficile pour les communautés. Le plan risque d’être mis sur une tablette et oublié si vous ne vous donnez pas les outils pour le garder vivant.
La section Action, suivi et révision donne à votre communauté les outils pour s’assurer que son plan mène au changement.
Elle devrait contenir au moins les informations suivantes :
- Rôles et responsabilités : de quoi seront responsables les citoyen.nes ou les membres, les élu.es, les gestionnaires, etc.
- Coordination : qui coordonnera l’action, le suivi et la révision, et avec quel soutien ou avec quelle équipe
- Cohérence : comment les priorités de la communauté seront intégrées dans les autres plans à venir (p.ex. plan stratégique du Conseil, plans sectoriels, etc.)
- Outils de suivi : quels indicateurs seront utilisés pour suivre et mesurer les changements qui découleront du plan
- Reddition de comptes à la communauté : qui sera responsable de collecter les résultats et de les présenter à la communauté, à quelle fréquence et de quelles manières
- Cycle de révision : quel est le cycle de révision du plan (nombre d’années, responsables, etc.)
- Révision du plan : qui sera responsable de réviser et de mettre à jour le plan
- Engagement : comment votre gouvernement s’engage à réaliser les objectifs du plan
PLUS VOUS ÊTES CLAIRS ET PRÉCIS, MEILLEURES SONT LES CHANCES QUE LE PLAN SOIT MIS EN ACTION
Passer à l’action et suivre les changements
Pour vous inspirer, voici quatre exemples de communautés qui ont déjà complété un cycle de planification et développé des outils efficaces pour réaliser leurs rêves :
Listuguj (en anglais, 2019)
Suite à l’adoption du Plan communautaire Mi’gmaq de Listuguj par le Conseil en 2019, l’équipe de planification a développé un plan de suivi des résultats et un outil pour rendre des comptes à la population. Les deux outils ont été cocréés par la coordonnatrice en PCG, en collaboration avec les gestionnaires des départements du Listuguj Mi’gmaq Government. Ils ont été pensés pour être faciles d’utilisation et pour faciliter la reddition de comptes à la communauté.
Musqueam
Nation Musqueam (en anglais, 2018)
La Nation Musqueam a publié une version révisée de son plan communautaire en 2018. Cette deuxième édition met en lumière tout ce qui a été accompli depuis la première édition du plan, et les changements qui ont été réalisés dans la communauté. Pour faire le suivi des actions et des résultats, la Nation a créé deux sondages qui sont remplis par ses citoyen.nes tous les 4 ans. Les sondages demandent aux citoyen.nes d’évaluer des aspects clés de leur Nation, à l’aide d’indicateurs choisis par les secteurs, pour mesurer s’ils avancent vers leur vision. Les résultats des sondages servent à rendre des comptes à la population et à créer la nouvelle version du plan.
Première Nation de Westbank (en anglais, 2022)
La Première Nation de Westbank a révisé son plan communautaire et publié une version mise à jour en 2022. Le plan est toujours structuré selon l’histoire de la création syilx/Okanagan et intègre de nombreux enseignements. Le plan d’action présente des objectifs et des mesures de succès clairs qui pourront facilement être utilisés pour suivre l’avancement des actions. La section sur la mise en œuvre présente comment le plan communautaire devra être intégré dans les autres plans et outils de gestion de la Première Nation. Elle clarifie aussi les rôles et responsabilités de tous, en plus d’illustrer le cycle de mise à jour du plan.
Première Nation des Innus Essipit (2022)
La Première Nation des Innus Essipit a mis beaucoup d’efforts pour planifier comment son plan communautaire 2022-2050 serait mis en action. La coordonnatrice en PCG et l’équipe de planification a entre autres travaillé avec le comité de gestion et avec les élu.es pour clarifier les rôles et responsabilités. De cette manière, tous les Essipiunnuat sont impliqués dans la réalisation du plan. Ils ont aussi adopté un cycle de révision et de mise à jour du plan sur 5 ans, qui est intégré dans les orientations stratégiques du Conseil. De cette manière, la vision collective continue de guider le développement de la communauté même en cas de changements politiques.
Plan communautaire global de la Première Nation des Innus Essipit
Engagement des élu.e.s
Avoir le soutien du gouvernement de votre Première Nation aide grandement à assurer que le plan sera concrétisé. Adopter le plan et s’engager par résolution à le mettre en œuvre est une manière encore plus forte pour les élu.e.s de soutenir le plan communautaire. L’intérêt d’une résolution est qu’elle engage non seulement vos élu.e.s actuels mais aussi ceux à venir.
Vos élu.e.s peuvent démontrer leur engagement de plusieurs manières :
- Participation aux activités de planification et de lancement du plan
- Messages à la radio, lors d’assemblées publiques, etc.
- Publication de textes d’engagement dans le bulletin local
Voici des exemples de déclarations et de résolutions adoptées par les élu.e.s de différentes Nations, pour officialiser leur soutien à la PCG :
Mesurer le succès
Les personnes qui coordonnent une PCG nous ont partagé ces conseils utiles :
Utilisez ce qui existe déjà – partez des données déjà collectées par l’administration et les organisations, en lien avec vos objectifs (p.ex. pourcentage de la population qui a accès à des cours de langue, pourcentage de la population qui a accès à un logement confortable, etc.).
Identifiez des indicateurs clés – choisissez un ou deux indicateurs clés pour chacun de vos objectifs, plutôt que de multiplier les données à collecter.
Planifiez la collecte des données – pensez dès le début à qui rassemblera les données et à quels moyens seront utilisés. Gardez ça simple!
Choisissez des indicateurs qui ont du sens pour vous – les indicateurs seront utilisés pour rendre des comptes à votre communauté. L’important, c’est qu’ils soient parlants pour votre communauté.
Partez de vos forces – choisissez des indicateurs positifs qui mesurent ce qui est vraiment important pour vous. Par exemple, vous pouvez mesurer le nombre de personnes qui ne parlent pas ou plus votre langue, ou vous pouvez mesurer le nombre de personnes qui parlent ou apprennent votre langue. Qu’est-ce qui vous amène plus proche de votre objectif?
Pour aller plus loin
Vous voulez d’autres exemples d’outils et des activités pratiques pour aller plus loin?
- Modèle de résolution (Nishnawbe Aski Development Fund)
- Modèle de feuille de suivi des actions (Nishnawbe Aski Development Fund)
- Les 7C : Guide des normes de planification et de reddition de comptes des Premières Nations (BC First Nations Data Governance Initiative)
- Doig River First Nation – Exemples d’indicateurs et plan communautaire (en anglais, 2017)
Résumé pour emporter
Pour consulter le résumé pour emporter, cliquez sur le lien ci-bas pour ouvrir le PDF. Résumé pour emporter








