Kanien'kehá:ka
Kanehsatà:ke
La Première Nation Kanien'kehá:ka de Kanehsatà:ke
Kanehsatà:ke est une communauté kanien’kehá:ka (mohawk) située sur la rive de Tékeni Teionòn:te (lac des Deux-Montagnes) dans le sud-est du Québec, à l’embouchure de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, et à environ 45 kilomètres à l’ouest de Tiohtià:ke (Montréal). Les citoyen.nes de Kanehsatà:ke sont connus sous le nom de Kanehsata’kehró:non. En 2022, Kanehsatà:ke comptait environ 2 760 personnes inscrites, dont 1 363 personnes vivant dans la communauté. Avec sa communauté sœur, Kahnawà:ke, Kanehsatà:ke contrôle et détient des droits de chasse et de pêche sur Tioweró:ton (réserve indienne de Doncaster 17).
Quel a été le
point de départ
de la PCG pour Kanehsatà:ke?
En 2018, les représentants du Conseil des Chef.fes de Kanehsatà:ke ont participé à une présentation sur la PCG donnée par l’équipe de l’IDDPNQL. Les membres du Conseil ont vu la PCG comme une occasion de mieux harmoniser leur travail avec les priorités des membres de la communauté. Ils ont donc approché l’IDDPNQL et ont obtenu un financement initial de deux ans. Ensuite, afin de trouver le ou la championne PCG qui coordonnerait la démarche, ils ont publié une offre d’emploi. Le poste n’a malheureusement pas été comblé et le Conseil des Chef.fes s’est tourné vers le département de Gestion territoriale pour lui confier le mandat de développer un plan communautaire globale (PCG). En 2019, ce département réalisait déjà un travail de mobilisation communautaire en organisant des ateliers avec les membres pour mener à bien ses mandats existants (aménagement du territoire, rénovation du cimetière, etc.). La directrice du département et son assistante sont donc devenues les championnes (coordonnatrices) de la PCG, et leurs compétences en matière de mobilisation et de communication ont été essentielles pour assurer la progression de la PCG.
Comment le processus de planification est-il allé de l’avant?
La PCG étant maintenant entre bonnes mains avec l’équipe de Gestion territoriale, divers éléments de la planification communautaire ont commencé à être abordés avec la communauté et avec les secteurs de l’administration. Plusieurs moyens de communication ont été utilisés afin de rejoindre le plus grand nombre de gens possible: groupe Facebook, site web, dépliants, etc. La démarche de planification a également été présentée aux Kanehsata’kehró:non lors d’une rencontre communautaire. Au départ, les membres de la communauté voyaient la démarche comme un moyen d’énumérer les lacunes présentes à Kanehsatà:ke ou comme une façon de « réparer » ce qui ne fonctionnait pas dans la communauté.
Dans ce contexte, les coordonnatrices de la PCG ont choisi d’aborder la démarche de planification sous l’angle de la guérison. Elles ont voulu créer des espaces sécuritaires où les membres pouvaient s’exprimer et s’écouter les uns les autres, et être assez à l’aise pour partager leurs rêves et leurs difficultés. En commençant par les différents départements de l’administration et le Conseil des Chef.fes, elles ont organisé une série d’ateliers portant sur le thème « Passer de la violence latérale à la bienveillance latérale ». Après les élections, elles ont également rencontré le nouveau Conseil des Chef.fes afin de discuter de l’importance du rôle des élu.es dans la démarche de planification communautaire.
En 2020, plusieurs activités de mobilisation et de formation ont dû être mises en suspens à cause de la pandémie. Malgré cela, l’équipe a continué de maintenir l’intérêt des gens pour la PCG grâce à sa présence en ligne. En 2021, l’équipe a graduellement recommencé à mobiliser les citoyen.nes via Zoom ou en personne lorsque la situation le permettait. Elles ont organisé trois ateliers avec les membres de la communauté et le personnel administratif, ainsi que des sessions de mobilisation avec les jeunes, ce qui leur a permis de connaître leurs rêves pour la communauté.
Quel changement
la PCG a-t-elle
apportés à Kanehsatà:ke?
Après avoir organisé plusieurs ateliers et activités de mobilisation avec la communauté et avec les secteurs de l’administration, l’un des changements les plus marquants observés à Kanehsatà:ke est l’ouverture de la population à la planification communautaire. Les Kanehsata’kehró:non sont maintenant ouverts à l’idée de partager leurs rêves et leurs visions. La PCG est de plus en plus connue et les coordonnatrices continuent de faire de leur mieux pour rejoindre le plus de gens possible. Cela s’est traduit, entre autres, par les résultats suivants :
Augmentation des occasions pour les jeunes et les aîné.es de faire entendre leurs voix et de participer aux décisions : les jeunes et les aîné.es ont exprimé leur désir de s’impliquer davantage dans la démarche de planification. L’équipe de PCG a donc déposé une demande de financement pour aider à la création d’un comité jeunesse et d’un comité des aîné.es.
Soutien à la guérison individuelle et collective, au moyen de séances de guérison : la guérison permet de favoriser les conversations autour des questions qui sont importantes pour les Kanehsata’kehró:non, et d’identifier les changements souhaités pour leur communauté.
Sensibilisation et création d’un climat de confiance grâce à des ateliers sur la reconnaissance des traumatismes : cette formation permet de créer des espaces où les gens se sentent suffisamment en sécurité pour partager leurs idées et participer à la démarche de planification. Elle facilite aussi la prise de conscience quant à l’état des relations dans la communauté, aux traumatismes, aux déclencheurs (triggers), etc.
Élargir le cercle de la planification : grâce à la diversité des activités proposées, de nouvelles personnes se sont impliquées dans la démarche de planification. Elles ont apporté de nouvelles voix et de nouvelles opportunités à la PCG, et ont veillé à ce que la démarche soit de plus en plus représentative de la diversité de la communauté.
Quelles sont les prochaines
étapes?
Il reste encore du travail à faire en matière de communications pour assurer que la PCG soit connue de tous et offrir à tous les Kanehsata’kehró:non la chance de participer à la démarche. Les coordonnatrices de la PCG ont l’intention de proposer d’autres ateliers sur la bienveillance latérale et sur la reconnaissance des traumatismes. Elles souhaitent aussi poursuivre les activités de mobilisation communautaire, en organisant entre autres un atelier qui permettrait de créer un calendrier et une ligne du temps communautaires. La création des deux comités – jeunesse et les aînés – aidera l’équipe de la PCG à s’assurer que le processus de planification communautaire soit durable et inclusif.
Pour en savoir plus sur la démarche :